Les fourragères

Un peu d’histoire

L’histoire de la fourragère n’est pas assez documentée pour dire avec certitude quelle en est l’exacte origine. Toutefois, deux anecdotes existent :

  • La première dit qu’au XVIIIe siècle ce cordon de coiffure permettait au cavalier pouvant se trouver décoiffé en pleine action de récupérer sa coiffe sans descendre de son cheval. C’est la longueur particulière de cette corde dans la cavalerie qui lui a donné son nom de « fourragère », par analogie à la corde servant à attacher le fourrage sur un cheval ;
  • Une seconde anecdote raconte qu’à la fin du XVIe siècle, le duc d’Albe, alors gouverneur des Pays-Bas, se plaignait d’un corps de Flamands. Il décida que toutes les fautes commises par ce corps soient punies de pendaison. Pour montrer qu’ils ne craignent rien, les Flamands portèrent alors sur l’épaule une corde et un clou pour rendre plus facile l’exécution de l’ordre. Mais leur conduite devant l’ennemi fut si admirable que le duc transforma cette corde séditieuse en une marque honorifique Quoi qu’il en soit, les soldats de l’armée napoléonienne l’adoptèrent par la suite. C’est Napoléon Ier qui lui donne officiellement le nom de « fourragère ».

Après avoir disparu de l’uniforme en 1870, elles réapparaissent en 1916 durant la Grande Guerre. La fourragère devient alors un « insigne spécial destiné à rappeler d’une façon apparente et permanente les actions d’éclat de certains régiments et unités formant corps, cités à l’ordre de l’armée » (circulaire du 21 avril 1916). Elle est accordée pour un conflit nettement déterminé et limité dans le temps, comme la Première guerre mondiale, la Seconde guerre mondiale ou encore et les opérations sur les théâtres d’opérations extérieurs.

Elle récompense les unités ayant eu au moins deux citations à l’ordre de l’armée

Constitution

La fourragère se présente sous sa forme originelle comme une tresse de coton de six millimètres se terminant par un nœud à quatre tours et un ferret. À l’autre extrémité, un carré de drap d’uniforme bleu horizon permet de recevoir le bouton afin de la retenir. Le trèfle actuel apparaît sur les modèles de fantaisie à la fin de la Première Guerre mondiale, avant de se populariser dans les années 1930.

Port de la fourragère

Cravate du drapeau du 132e RI avec la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918

Port à titre collectif

Rappelons que la notion de « collectif » définit une unité constituée (brigade, régiment, etc.). Ainsi, le droit au port de la fourragère est accordé à tous les militaires comptant à l’effectif et inscrits sur les contrôles des corps, compagnies ou unités auxquels elle a été attribuée. Elle est remise solennellement aux recrues lors de la présentation du drapeau.

Une récompense collective destinée à honorer l’unité plus que l’individu

Les drapeaux des unités « à fourragère(s) » portent la ou les fourragères en haut de leur hampe et sur leur cravate tricolore les croix ou médailles des décorations correspondantes avec les palmes des citations.

Port à titre individuel

Seuls les militaires ayant effectivement pris part à toutes les opérations visées dans les citations à l’ordre de l’armée, qui auront valu à la formation l’attribution d’une fourragère, peuvent continuer à la porter, même après affectation dans une autre unité à laquelle elle n’a pas été attribuée.

Brigadier-chef Roger, affecté à la police municipale de Nice, ancien fusilier commando au CPA10, porteur de la fourragère aux couleurs de la Légion d’honneur

Les différentes fourragères militaires

En France, il existe cinq fourragères militaires que nous détaillerons ensuite :

  • la fourragère de la croix de guerre 1914-1918 (1918) ;
  • la fourragère de la croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieurs (1925) ;
  • la fourragère de la croix de guerre 1914-1918 (1945), identique à celle de 1914-1918 mais différenciée par un système d’olives ;
  • la fourragère de l’ordre de la Libération (1996) ;
  • la fourragère de la croix de la Valeur militaire (2011).

Fourragères des croix de guerre 1914-1918 et 1939-1945

Croix de guerre 1914-1918Croix de guerre 1939-1945

Généralités

La fourragère de la croix de guerre a été créée par une circulaire ministérielle du 21 avril 1916 instituant un « insigne de distinction honorifique accordé définitivement à une formation militaire » et officialisée par une circulaire du 22 février 1918, après que certains régiments aient été cités plusieurs fois à l’ordre de l’Armée, entraînant ainsi une distinction basée sur le nombre de citations obtenues.

Elle est attribuée aux unités citées à plus de deux occasions à l’ordre de l’armée lors de la Première ou de la Seconde guerre mondiale.

La fourragère de la croix de guerre 1914-1918 (1918)

Médaille de Sainte-Hélène

Cette fourragère reprend les couleurs de la croix de guerre 1914-1918, qui était elle-même héritière des couleurs de la médaille de Sainte-Hélène.

La circulaire du 22 février 1918 instaure un système de couleurs de fourragère identifiant le nombre de citations obtenues par le corps :

  • 2 à 3 citations : couleurs de la croix de guerre 1914-1918 (vert et rouge) ;
  • 4 à 5 citations : couleurs de la médaille militaire (jaune et vert) ;
  • 6 à 8 citations : couleur de la Légion d’honneur (rouge) ;
  • 9 à 11 citations : fourragère double aux couleurs de la Légion d’honneur et de la croix de guerre 1914-1918 (seuls le RMLE et le RICM en ont été récipiendaires) ;
  • 12 à 14 citations : fourragère double aux couleurs de la Légion d’honneur et de la médaille militaire (jamais attribuée) ;
  • 15 et plus : fourragère double aux couleurs de la Légion d’honneur (jamais attribuée).

L’attribution de la fourragère de la croix de guerre 1914-1918 s’arrête de facto avec la cessation d’ouverture à l’obtention de cette même décoration.

La fourragère de la croix de guerre 1939-1945 (1945)

Il n’existe pas de fourragère aux couleurs de la croix de guerre 1939-1945 (vert et rouge dominant), la forme et les couleurs de celle de 1914-1918 sont maintenues (vert dominant et rouge), par contre une « olive » (vert et rouge dominant) placée au-dessus du ferret permet de la différencier de celle obtenue en 1914-1918.

Comparatif

Les olives

Datant d’avril 1945, le système d’olives, placées au-dessus du ferret de la fourragère de la croix de guerre 1914-1918 permettent de différencier le conflit au cours duquel ont été attribuées des citations à une unité (Première ou Seconde guerre mondiale).

Ainsi, la partie inférieure de l’olive comporte soit les couleurs de la croix de guerre 1914-1918, soit celles de la croix de guerre 1939-1945.

Zoom sur la fourragère aux couleurs de la croix de guerre 1914-1918 avec olives aux couleurs de la croix de guerre 1914-1918 et 1939-1945

Le port à titre individuel

Il est acquis aux militaires ayant effectivement pris part à plusieurs faits de guerre visés dans les citations qui ont valu au corps l’attribution de la fourragère.

Après la Grande Guerre, les anciens « Poilus » démobilisés avaient pris l’habitude, sans que cela soit réglementaire, d’orner leur croix de guerre d’une fourragère miniature lorsque ceux-ci l’avaient obtenue à titre individuel, alors que la tenue civile ne prévoyait aucune disposition à cet égard.

La fourragère de la croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieurs (1925)

En 1918, après quatre années de combat, l’armée rentre dans ses casernes mais des opérations continuent d’avoir lieu outre-mer. Ainsi, le 9 juillet 1925, une fourragère aux couleurs de la croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieures (TOE) est créée pour les unités citées au moins deux fois à l’ordre de l’armée.

Cette circulaire sera complétée le 30 décembre 1926 par un nouveau texte créant les fourragères spéciales aux T.O.E., le développement des opérations en Extrême-Orient ayant rendu nécessaire l’adoption d’un nouvel insigne aux couleurs de la Légion d’honneur.

Afin de clarifier ces éléments, la circulaire du 27 novembre 1954 réglemente par un texte unique les fourragères spéciales aux TOE.

IllustrationNombre de citationsLa fourragère est en soie tressée :Olive (au dessus du ferret)
2 ou 3– aux couleurs rouge et bleu pâle du ruban de la croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieurs pour les unités ayant deux ou trois citations à l’ordre de l’armée ;aucune
4 ou 5– aux couleurs jaune et verte du ruban de la médaille militaire et comportant, au dessus du ferret, une olive aux couleurs du ruban de la croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieurs pour les unités ayant quatre ou cinq citations à l’ordre de l’armée ;oui
6, 7 ou 8– à la couleur rouge du ruban de la Légion d’honneur et comportant, au dessus du ferret, une olive aux couleurs du ruban de la croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieurs pour les unités ayant six, sept ou huit citations à l’ordre de l’armée ; oui
[Jamais attribuée]9, 10 ou 11– à la couleur rouge du ruban de la Légion d’honneur (base et tour du bras) et à celle de la croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieurs (branche supérieure) pour les unités ou régiments ayant neuf, dix ou onze citations à l’ordre de l’armée.

La fourragère de l’ordre de la Libération (1996)

Arrêté du 23 février 1996 portant création de la fourragère de l’ordre de la Libération / J.O. n° 75 du 28 mars 1996 – Page 4740 – NOR : DEFM9601184A

Généralités

  • Création par arrêté du 23 février 1996, sur décision du Président de la République ;
  • Destinée à pérenniser l’ordre de la Libération et à préserver de l’oubli le souvenir des Compagnons de la Libération ;
  • Les couleurs de l’ordre de la Libération : noir pour marquer le deuil de la France à la suite de défaite de 1940 et de l’Occupation et vert pour symboliser l’espoir ;
  • Composée d’un cordon rond, doublé sur la partie formant le tour du bras.
  • Une extrémité du cordon forme un trèfle et l’autre extrémité est munie d’un ferret et d’un coulant en métal uni de la couleur des boutons de l’uniforme des militaires des unités concernés. Au-dessus du ferret, le cordon forme un nœud à quatre tour. L’insigne de la croix de la libération, d’un format réduit au tiers, est fixé entre le ferret et le nœud du cordon.

Unités héritières décorées de l’Ordre de la Libération

Arrêté du 7 juillet 2020 modifiant l’arrêté du 23 février 1996 portant création de la fourragère de l’ordre de la Libération / J.O. n° 172 du 14 juillet 2020 – Texte n° 13 – NOR : ARMP2017330A

  • Armée de Terre (10 unités) : 1er régiment de parachutistes d’infanterie de marine ; Régiments d’infanterie de marine du Pacifique de Polynésie française et de Nouvelle-Calédonie ; Régiment de marche du Tchad ; 2e régiment d’infanterie de marine ; 1er régiment de Spahis ; 501e régiment de chars de combat ; 1er et 3e régiments d’artillerie de marine ; 13e demi-brigade de la Légion étrangère.
  • Marine nationale (3 unités) : Sous-marin RUBIS ; Corvette ACONIT ; École des fusiliers marins.
  • Armée de l’Air (4 unités) : Escadrons de chasse 2/30 « Normandie-Niemen » ; 1/30 « Alsace » ; 2/5 « Île-de-France » ; 3/33 « Lorraine ».

Unités décorées depuis 2018

Arrêté du 7 juillet 2020 modifiant l’arrêté du 23 février 1996 portant création de la fourragère de l’ordre de la Libération
J.O. n° 172 du 14 juillet 2020 – Texte n° 13 – NOR : ARMP2017330A / Décision n° 2619/ARM/CAB/SDBC/DDH du 5 avril 2018 autorisant le port de la fourragère de l’Ordre de la Libération à des unités militaires – BOC n° 17 du 3 mai 2018 – Texte n° 2 – NOR : ARMF1850641S 

  • Armée de Terre : Centre d’instruction des réserves parachutistes de Romainville ; Centre parachutiste d’entraînement spécialisé de Saran ; Centre parachutiste d’instruction spécialisée de Perpignan ; Centre parachutiste d’entraînement aux opérations maritimes de Roscanvel ; 44e Régiment d’infanterie (DGSE).
  • Marine nationale : Porte-avions nucléaire Charles de Gaulle (à titre dérogatoire) ; Bâtiment de soutien à la plongée « Alizé ».
  • Armée de l’Air : Escadron de formation de l’École de l’Air ; Groupe aérien mixte 56 « Vaucluse ».

Dérogation de port

La promotion 2019 de l’École de l’Air est autorisée à porter la fourragère de l’Ordre après s’être vue confiées par la ministre des Armées les traditions de l’escadrille française de chasse n° 1, première unité militaire reconnue Compagnon de la Libération.

En juin 2020, la promotion « Compagnons de la Libération » de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr est également autorisée à porter temporairement la fourragère de l’Ordre.

La fourragère de la croix de la Valeur militaire (2011)

Généralités

Circulaire ministérielle n° 13913 du 28 novembre 2011 (Réf. de publication : BOC N°52 du 16 décembre 2011, texte 4.)

La fourragère aux couleurs du ruban de la croix de la Valeur militaire (CVM) est accordée aux unités s’étant distinguées sur les théâtres d’opérations extérieures mais qui n’entrent pas dans le champ ouvrant le droit à l’attribution de la croix de guerre des TOE.

Pour se voir attribuer la fourragère, les unités doivent justifier d’au moins deux citations à l’ordre de l’armée sur un même théâtre d’opérations.

La fourragère aux couleurs du ruban de la CVM se compose d’un cordon rond doublé sur la partie formant le tour du bras, dont les fils sont de nuances rouge et blanc mélangées rappelant les couleurs de la CVM. Une extrémité du cordon forme un trèfle et l’autre munie d’un ferret et d’un coulant en métal doré ; au-dessus du ferret, le cordon forme un nœud à quatre tours sur lequel sera accrochée une agrafe portant le nom du théâtre.

Elle fait partie de l’uniforme et peut être portée sur la cravate d’un emblème (drapeau, étendard, fanion, etc.).

Les olives

En fonction du nombre de citations à l’ordre de l’armée, il est créé un système d’olives qui, placées au-dessus du ferret, permettra de distinguer les unités les plus décorées :

  • pour les unités citées 2 ou 3 fois à l’ordre de l’armée, la fourragère ne porte pas d’olive ;
  • pour les unités citées 4 ou 5 fois à l’ordre de l’armée, une olive entièrement aux couleurs du ruban de la médaille militaire ;
  • pour les unités citées 6 ou 7 fois à l’ordre de l’armée, une olive mi-partie aux couleurs du ruban de la médaille militaire dans la partie inférieure, et à la couleur du ruban de la Légion d’honneur dans la partie supérieure ;
  • pour les unités citées 8 ou 9 fois à l’ordre de l’armée, une olive entièrement à la couleur du ruban de la Légion d’honneur ;
  • pour les unités citées plus de 10 fois à l’ordre de l’armée, une olive mi-partie aux couleurs du ruban de la médaille militaire dans la partie inférieure et à la couleur du ruban de la Légion d’honneur dans la partie supérieure, les deux couleurs séparées par un liseré blanc au milieu.

Chaque olive portera systématiquement une agrafe métallique portant le nom du théâtre durant lequel les citations ont été obtenues. L’olive représentant le théâtre le plus éloigné dans le temps sera placée au contact du ferret.

Dans l’éventualité où la formation prétend à l’attribution d’une fourragère au titre de théâtres d’opérations distincts ouvrant droit à la CVM, une seule fourragère aux couleurs de la CVM sera arborée.

Port à titre collectif

La fourragère sera portée à titre collectif, par tous les militaires qui, même détachés, compteront à l’effectif de la formation à laquelle elle est attribuée. En cas de changement de corps, elle sera retirée.

Port à titre individuel

Les officiers, sous-officiers et militaires du rang ayant effectivement pris part à toutes les opérations visées dans les citations à l’ordre de l’armée, qui auront valu à la formation l’attribution de la fourragère aux couleurs de la CVM, auront le droit de la conserver, même après affectation à une autre unité à laquelle elle n’a pas été attribuée. Ce droit sera certifié par une attestation qui sera délivrée par la chancellerie de la formation. Dans ce cas, la fourragère portera sur un coulant placé sur le cordon, l’insigne régimentaire.

Première remise à titre collectif

Le 16 avril 2012, la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de la Valeur militaire a été attribuée collectivement au 17e régiment de génie parachutiste (17e RGP) de Montauban. C’est le premier régiment à recevoir cette décoration, conséquence de deux citations à l’ordre de l’armée, pour son engagement au Liban en 1980 et 1983.

Fourragère d’or pour actes de courage et de dévouement

La fourragère d’or pour actes de courage et de dévouement a été créée par l’arrêté du ministère de l’Intérieur en date du 3 juin 2019.

Cette fourragère a pour objet de « matérialiser d’une façon apparente et permanente les actions d’éclat accomplies par les formations décorées au moins trois fois de la médaille d’or pour actes de courage et de dévouement, à titre collectif, au cours d’opérations de sécurité civile, de sécurité intérieure et de maintien de l’ordre sur les théâtres hors champs de guerres. » Il est précisé que la notion de « théâtres » est ici entendue comme le lieu où se déroule l’action d’éclat, incluant le territoire national.

Le port à titre individuel est, comme toujours, prévu pour les membres de la formation ayant effectivement pris part à toutes les opérations ayant donné lieu à l’attribution de la fourragère en question.

À ne pas confondre avec…

… les aiguillettes

Si aujourd’hui leur port est purement ornemental, au XVe siècle, il s’agissait d’une cordelière ferrée qui fermait l’armure des hommes d’arme puis, au XVIIIe siècle, permettait d’attacher la manche à l’épaule d’un vêtement militaire.

Au fil du temps, une conduite brillante devant l’ennemi transforma cette corde de passementerie en distinction honorifique qui sera portée par les armés d’élite telles que les Dragons autrichiens ou les Hussards et les artilleurs du premier Empire.

Le décret du 5 décembre 1866 supprima le port de l’aiguillette pour tout le monde à l’exception de la Gendarmerie nationale et des officiers en service d’état-major, aides de camp ou officiers d’ordonnance (en grande tenue ou tenue de ville). Bien que cette disposition reste de nos jours en vigueur, seuls les officiers d’ordonnance des grandes autorités portent l’aiguillette côté droit depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, en faisant ainsi un insigne de fonction.

Sous-officier de la Gendarmerie mobile Cavalier de la Garde républicaine Aide de camp du directeur général de la Gendarmerie nationale

De nos jours, gendarmes et policiers portent, côté gauche, des aiguillettes composées d’un cordon blanc terminé par des ferrets. La Garde Républicaine porte quant à elle des aiguillettes panachées or et rouge, tandis que les élèves officiers de l’École des officiers de la Gendarmerie nationale portent des aiguillettes dorées en tenue de tradition.

… les cordelières

À la différence des fourragères et des aiguillettes, leur origine n’est pas militaire mais plutôt liturgique car, dans les armées, elle permet aux aumôniers de porter leurs attributs religieux (notamment la croix chrétienne pectorale).

Très ressemblante à la fourragère, la cordelière est portée, en tenue de cérémonie, par deux unités de police nationale aujourd’hui :

  • la cordelière aux couleurs de la Légion d’honneur (soie rouge), terminée par un ferret, est attribut porté par les fonctionnaires de la préfecture de Police de Paris (citation d’octobre 1944 à l’ordre de la Nation portant attribution de la Légion d’honneur et de la Croix de guerre) ;
  • la cordelière aux couleurs de la médaille de la résistance est portée par les fonctionnaires de police de la ville de Nice. Cette distinction accordée par le Général de Gaulle rend hommage à l’action de résistance héroïque du corps urbain des gardiens de la paix de Nice (décret de 1946).

Sources :

  • Textes officiels 
    • Circulaire n° 2156/D relative aux insignes et distinctions : fourragères et chevrons du 22 février 1918
    • Circulaire n° 39424/M relative au port de la fourragère en temps de paix du 19 novembre 1919
    • Circulaire n° 1800/M relative au port de la fourragère en temps de paix du 20 avril 1920
    • Circulaire n° 2341/M au sujet de la remise de la fourragère du 5 février 1924
    • Circulaire n° 5760/CAB/M IL/DECO relative à la création d’une fourragère destinée à commémorer les citations à l’ordre de l’armée obtenues par des régiments ou unités formant corps depuis le 2 septembre 1939
    • Circulaire n° 53350/CAB/DECO/F du Ministre de la défense nationale et des Forces armées relative aux fourragères spéciales des théâtres d’opérations extérieures du 27 novembre 1954
    • Lettre n° 9539/DN/CAB/EMP/22 du Ministre de la Défense nationale et des Forces armées au sujet du droit au port de la fourragère par les unités créées avec reprise des traditions d’unités dissoutes du 19 mars 1957
    • Décision n° 33225/MA/CM relative à l’attribution des fourragères du 28 novembre 1968
    • Arrêté du 23 février 1996 portant création de la fourragère de l’ordre de la Libération
    • Arrêté du 27 octobre 2015 relatif à la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de la Valeur militaire
    • Instruction n° 10707/DEF/CAB/SDBC/DECO/A du 16 novembre 2015 fixant les modalités d’application de l’arrêté du 27 octobre 2015 relatif à la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de la Valeur militaire
    • Décision n° 2619/ARM/CAB/SDBC/DDH du 5 avril 2018 autorisant le port de la fourragère de l’ordre de la Libération à des unités militaires
    • Arrêté du 3 juin 2019 relatif à la fourragère d’or pour actes de courage et de dévouement
    • Arrêté du 7 juillet 2020 modifiant l’arrêté du 23 février 1996 portant création de la fourragère de l’ordre de la Libération
  •  Livres :
    • « L’épuration de la police parisienne en 1944-1945 » et essai « La Cour du 19 août 1944 » sur la mémoire policière de Jean-Marc Berlière
    • « Les Hussards » de Yves Barjaud (planches de Monsieur Lordey)
  • Sites Internet :
    • France phaléristique (page « fourragères et aiguillettes ») : http://www.france-phaleristique.com/fourrageres.htm
    • Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fourrag%C3%A8re_fran%C3%A7aise
    • Armée de Terre : https://www.defense.gouv.fr/terre et Terre Information Magazine n°278 – Octobre 2016