Afin de mettre en avant l’action des agents qui œuvrent en faveur des services déconcentrés de l’État, une médaille de l’administration territoriale de l’État va prochainement faire son apparition.

Nous vous proposons donc de décrypter en avant-première cette nouvelle décoration qui va permettre de reconnaître l’investissement notable de ces fonctionnaires qui agissent au plus près des territoires.

Qu’est-ce que l’administration territoriale de l’État ?

Les services déconcentrés de l’État sont les entités qui assurent le relais, sur le plan local, des décisions prises par les ministères et qui gèrent les services de l’État au niveau local. Ils regroupent plus de 85 % des agents de l’État, qui ne doivent pas être confondus avec les agents des collectivités territoriales, qui appartiennent eux à la fonction publique territoriale. 

Uniforme et décorations d’un sous-préfet

Ces services déconcentrés sont généralement placés sous l’autorité d’un préfet. Ainsi, les directions départementales sont dirigées par le préfet de département, tandis que les directions régionales sont sous l’autorité du préfet de région, qui est le préfet du département dans lequel se situe le chef-lieu de la région.

Qui seront les personnes éligibles à l’attribution de la médaille ?

Remise de décoration par Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer

Chaque 1er janvier, la médaille de l’administration territoriale de l’État sera décernée par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer à un contingent de 300 agents « qui se seront particulièrement distingués pour des faits ou des actions spécifiques à forts enjeux en faveur de l’administration territoriale de l’État ».

Dès lors, les récipiendaires possibles seront les agents affectés dans un service déconcentré ou dans un service d’administration centrale dont l’activité concourt directement ou indirectement à l’administration territoriale de l’État, à savoir :

  • les agents des préfectures et sous-préfectures ;
  • les agents des secrétariats généraux pour l’administration du ministère de l’Intérieur ;
  • les agents des secrétariats généraux communs départementaux ;
  • les agents des directions départementales interministérielles ;
  • les agents des services déconcentrés ayant participé à l’action de l’État sur le territoire ;
  • les agents des directions d’administration centrale relevant du Secrétariat général dont l’activité concourt directement ou indirectement à l’administration territoriale de l’État.
La préfecture de Lille (59)

Quelles seront les caractéristiques de la médaille ?

La médaille de l’administration territoriale de l’État comporte trois échelons : bronze, argent et or, ainsi que deux agrafes : « Administration centrale » et « Administration déconcentrée ». Il n’existe ni condition d’ancienneté, ni règles d’avancement entre les différents échelons.

L’insigne est une médaille de forme ronde, en bronze, argent ou or selon l’échelon, qui présente à l’avers l’effigie de la Marianne avec le territoire national en fond, tandis que le revers porte la mention « Administration territoriale de l’État ». Elle est surmontée d’une couronne d’olivier et de chêne et suspendue à un ruban bleu, blanc et rouge en biseau.

En ce qui concerne le port de la décoration, les trois échelons se portent simultanément et les titulaires de plusieurs médailles du même échelon ne portent qu’une médaille de l’échelon considéré, à la manière de la médaille de la sécurité intérieure.

Conclusion

Cette nouvelle médaille montre que les deux mandats du président Macron font preuve d’une certaine vivacité phaléristique. En effet, une première décoration était créée le 1er juillet 2019 pour coïncider avec la montée en puissance de la Garde nationale, avec l’institution de la médaille des réservistes volontaires de défense et de sécurité intérieure, en remplacement de la médaille des services militaires volontaires. Toutefois, c’est l’année 2022 qui marque véritablement un tournant, avec la création de la médaille d’honneur de l’engagement ultramarin le 8 février et la modification de la médaille de la famille devenue médaille de l’enfance et des familles quelques jours plus tard, le 17 février.

Le précédent quinquennat – celui du président Hollande – n’avait pas non plus été avare en créations phaléristiques, puisque la création de la médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme date de 2016, tout comme l’officialisation de la médaille des blessés de guerre, cent ans après son apparition officieuse à l’issue de la bataille de Verdun. En 2015, c’était la médaille de la protection militaire du territoire qui avait donné un caractère attractif aux opérations intérieures (OPINT), là aussi à la suite des attentats terroristes.

Notons également qu’en 2013, la médaille de la jeunesse et des sports s’était transformée en intégrant un volet engagement associatif, mais c’est surtout la médaille d’honneur de la santé et des affaires sociales – instaurée en 2012 – qui aura marqué indéniablement les amateurs de la phaléristique, puisque, après une première promotion, cette décoration a tout simplement disparu sans être véritablement abrogée. Elle aurait pourtant eu toute sa place parmi les décorations décernées dans le cadre de la gestion de la crise de la Covid-19. Souhaitons simplement que la future médaille de l’administration territoriale de l’État ne connaisse pas le même sort.