La citation peut être définie comme un récit, par lequel est valorisée l’action exemplaire d’un soldat. À  travers une série de trois articles nous allons revenir sur ce moment extraordinaire de la vie d’un militaire et observer l’évolution qu’ont connu les citations au cours du siècle dernier.

Depuis le milieu du XVIIIe siècle, les armées ont cherché à mettre à l’honneur les militaires les plus méritants. Il y eut donc plusieurs tentatives comme les médaillons de vétérance (encore appelé ordre des deux épées) ou les armes d’honneur, avant l’avènement des décorations telles que nous les connaissons aujourd’hui.

Portrait de Jean Thurel
Portrait de Jean Thurel

Le médaillon de vétérance, aussi appelé « ordre des deux épées » du fait de son motif, a été institué sous Louis XV par l’ordonnance du 16 avril 1771. Il peut être considéré comme l’ancêtre de la médaille militaire. Pour obtenir ce statut honorifique de la vétérance, il fallait avoir accompli au minimum vingt-quatre années de service. Il était assorti d’une « haute-paye » jusqu’en 1776 et perdura jusqu’en 1795.

Un soldat, Jean Thurel, ayant servi 71 ans dans l’armée de 1716 à 1787, portait trois médaillons de vétérance ! Si au début, ce n’était qu’une seule pièce de tissu, il devint par la suite une pièce de métal qu’on ne pouvait acheter dans le commerce car seul le ministère de la Guerre pouvait la délivrer.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, en complément des premières médailles commémoratives, il n’y avait que la Légion d’honneur et la médaille militaire pour récompenser les actes de bravoure.

Citation à l'ordre du jour 1916
Citation à l’ordre du jour de M. Carlier, 1916

Bien sûr, la citation existait déjà au commencement du XXe siècle, mais elle n’était finalement qu’une récompense administrative qui s’insérait dans le dossier du militaire. Cette citation, appelée « citation à l’ordre du jour« , était lue sur le front des troupes mais ne se matérialisait pas sur l’uniforme du militaire cité. C’est pour remédier à cela qu’une proposition de loi fin 1914 imagina une décoration qui accompagnerait cette récompense, ce que nous verrons prochainement.

Étonnamment – au vu de la coexistence des autres formes de citations – la citation sans croix simple a traversé les conflits contemporains et perdure encore aujourd’hui. Elle peut être décernée à des personnes, individuellement ou collectivement, à des unités, des villes ou encore des institutions civiles.

Il existe différents niveaux (à l’ordre du régiment, de la brigade, de la division, du corps d’armée et de l’armée) et ceux-ci prennent place juste au-dessus du témoignage de satisfaction. Elle constitue donc le sommet des récompenses de « papier ».