Si cette question peut paraître dérisoire, tant les efforts du moment sont tournés vers les malades, notre site – en cette période de confinement – se devait d’aborder le sujet, en essayant de faire un tour d’horizon de ce qui existe.

 Ici un modèle de bronze du ministère de l’hygiène, du 1er type.
Ici, un modèle de bronze du ministère de l’Hygiène, du 1er type

Tout d’abord, un peu d’histoire, car si le sujet d’une médaille en réponse à une épidémie est très actuel, il n’est pourtant pas nouveau. En effet, en 1885, la médaille d’honneur des épidémies avait été créée, en réponse à la vague de choléra qui toucha la France en 1884.

Légèrement différente en fonction du ministère d’appartenance, elle disparut après plusieurs modifications en 1962, au moment de la création de la médaille du service de santé des armées.

Aussi, le 26 mars 2020, le député LR Philippe Gosselin a déposé une proposition de loi pour la création d’une « Médaille des épidémies » pour la reconnaissance du travail du personnel soignant.

Il s’exprime ainsi : « L’actuelle crise que nous connaissons, met en première ligne de nombreuses personnes, de toutes catégories, qui luttent avec acharnement contre la pandémie du Covid-19 au profit de leurs concitoyens. Il apparaît légitime de pouvoir reconnaître leur engagement et leur dévouement. Qu’il s’agisse de militaires ou de civils ».

Mais alors, quelles peuvent être les récompenses pour les différents intervenants ?

Avec le dispositif actuel – dans l’attente d’éventuelles modifications – la réponse ne peut pas être unique, mais plutôt différenciée, en fonction du statut de l’intervenant.

De l’opération Sentinelle à l’opération Résilience

Médaille de la protection militaire du territoire

Pour les personnels militaires, avec la création de l’opération « Résilience », il pourrait être envisagé de mettre une agrafe supplémentaire à la médaille de la protection militaire du territoire.

Cette dernière, existante depuis 2015, détient l’avantage d’être une médaille commémorative et pourrait donc être attribuée à tous ceux qui se sont engagés sur cette opération, il suffirait juste de définir une durée (quinze jours, un mois, etc.).

Le service de santé des armées : à la fois personnel médical et militaire

Pour les militaires du service de santé, c’est légèrement plus compliqué.

Bien sûr, il existe la médaille d’honneur du service de santé des armées, apparue en 1962. Mais, comme son nom l’indique, elle n’est pas une médaille commémorative et récompense donc un parcours et non une présence sur une opération (dix ans de services rendus pour l’échelon bronze).

À ce titre elle ne peut donc pas être décernée spécifiquement pour la crise de la Covid-19.

Les soignants civils, trop souvent oubliés par la chancellerie

Pour les soignants civils, c’est encore plus ubuesque puisqu’ils pourraient être éligibles à la médaille d’honneur de la santé et des affaires sociales, crée en 2012, mais qui n’a connue que deux promotions jusqu’à présent et dont la dernière remonte à… 2012.

Depuis, le ministère indique invariablement que les textes doivent évoluer. C’est d’autant plus dommage que la décoration est très belle et qu’elle aurait été utile dans ces moments de nécessaire reconnaissance.

Pour le respect des lois

De même, pour les policiers (et les gendarmes), il reste la possibilité de rajouter une nouvelle agrafe à la médaille de la sécurité intérieure.

N’étant pas militaires, les policiers ne peuvent prétendre à la médaille de la protection militaire du territoire (contrairement aux gendarmes), alors que leur action contre l’épidémie est indispensable.

Pour honorer nos morts

Enfin, il reste une ultime possibilité – qui commence à se faire entendre auprès de quelques personnalités – celle de nommer les soignants morts de l’épidémie, dans l’ordre de la Légion d’honneur.

Nous verrons donc ce que le Gouvernement envisagera et nous ne manquerons pas de rédiger un nouvel article. Jusque là, restez chez vous !